quarta-feira, 20 de maio de 2015

Somos formigas ou somos abelhas?


Mais um artigo extremamente sedutor de Bernard Stiegler ao Le Monde, sobretudo na parte final, em que fala da forma como os intermitentes do espectáculo podem ser o modelo económico de uma nova economia da contribuição. Nesta, os indivíduos seriam ressarcidas pela "polinização económica" em vez do trabalho contínuo de formiga assente em relações contínuas de trabalho, cuja exportação tecnológica faz desaparecer.

Um excerto:

"La grande question à laquelle il va falloir répondre dans les années qui viennent est donc la suivante : comment redistribuer le temps gagné par l’automatisation autrement que sous forme de salaire ? C’est le problème qui est à l’horizon du « revenu d'existence ». Mais il faut aller beaucoup plus loin et parler de « revenu contributif ». Le modèle qui a été inventé pour les intermittents du spectacle est une réponse à ces questions : un artiste ne produit que par intermittences et son travail se fait dans un temps qui n’est pas celui de la production mais de son individuation. Cela aboutit, dans les moments de production, à l’individuation des autres – de son public. C’est pourquoi on a parlé d’intermittence nécessitant un régime spécifique d’allocation chômage."

La valorisation du temps hors production (et la redéfinition de ce que signifie produire), c’est ce qui relève de ce que Yan Moulier Boutang appelle « l’économie pollen ». L’économie contemporaine repose de plus en plus sur une telle « pollinisation ». Le pollen, on le sait bien de nos jours, est ce que les abeilles et autres hyménoptères transportent entre les sexes du règne végétal et qui rend possible la reproduction du vivant dans son ensemble. C’est une telle valeur que produisent les communautés de pairs. Cependant, les systèmes de traçabilité qui se sont installés avec le social engineering ressemblent plus à des fourmilières qu’à des ruches : les internautes qui tracent leurs activités plus ou moins involontairement et inconsciemment sont très comparables à ces fourmis qui émettent des phéromones chimiques et indiquent ainsi et en permanence à toute la fourmilière ce qu’elles font – ce qui permet la régulation de l’ensemble du système et un contrôle quasiment parfait de l’ordre « social » (qui n’a précisément rien de social de ce fait même). La question de l’automatisation est aussi celle-là : abeilles ou fourmis ?


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